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« Déployer une intelligence artificielle éthique sera l’enjeu du siècle qui vient »

L’éthique ne doit plus être vue comme le supplément d’âme de l’intelligence artificielle, mais bien comme la boussole qui la guide, souligne, dans une tribune au « Monde », l’entrepreneur Jeremy Harroch, fondateur d’un cabinet de conseil spécialisé en ce domaine.

Publié le 30 décembre 2022 à 06h00, modifié le 30 décembre 2022 à 14h03 Temps de Lecture 3 min.

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Alors que le phénomène ChatGPT – application de conversation capable de fournir des petits textes à la demande des utilisateurs – impressionne les experts autant que les profanes, les possibilités que cette technologie laisse entrevoir obligent à repenser la question éthique dans l’intelligence artificielle (IA), afin que le progrès prenne le bon chemin, au service du plus grand nombre.

Dans son Ethique à Nicomaque, Aristote (384-322 av. J.-C.) concevait l’éthique comme une nécessité individuelle, permettant d’atteindre le bonheur par le prisme de la vertu, mais aussi comme un impératif collectif, nécessaire pour concourir à une société plus équitable.

Imaginons maintenant Aristote de retour parmi nous, découvrant l’intelligence artificielle et s’interrogeant sur son éthique. Qu’en dirait-il ? Sans doute que l’IA est l’une des plus grandes prouesses technologiques jamais réalisées, qu’elle irrigue tout le monde social et économique, mais que, hélas, la notion d’éthique en est largement absente.

Au premier abord, IA et éthique semblent irréconciliables. L’éthique procède par tâtonnements, approche les cas moraux dans leur complexe singularité, ne s’embarrasse pas de règles absolues. L’intelligence artificielle, au contraire, est fondée sur des écritures formelles et binaires ; elle traite rarement de nuances.

IA à impact positif et démocratique

Ainsi, les publicités en ligne pour produits de bébé continuent de cibler les femmes ayant fait une fausse couche, au risque de totalement les traumatiser. Cesser de les cibler ne serait pourtant pas difficile : cela impliquerait simplement un peu plus de travail de programmation et d’attention. Ethique et intelligence artificielle ne sauraient donc être opposées : un algorithme peut être éthique ; il suffit généralement qu’il soit bâti dans un souci d’éthique.

Quels pourraient être alors les principes cardinaux d’une IA éthique ? Une IA éthique est d’abord une IA à impact positif, sur l’environnement, sur l’économie et sur la société en général. C’est aussi une IA capable d’opérer sans biais discriminatoires – au contraire par exemple des algorithmes d’attribution des crédits immobiliers, dont l’expert Aaron Klein montre qu’ils favorisent structurellement les candidats blancs aux Etats-Unis.

Une IA éthique est une IA démocratique, c’est-à-dire comprise et accessible par tous. La confusion autour des algorithmes de Parcoursup montre à quel point il est urgent pour les citoyens – même les plus jeunes – de comprendre et pouvoir auditer l’IA, alors qu’elle préside de plus en plus souvent aux destinées individuelles.

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